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Docteurs : la France 25ème sur 26 au palmarès mondial. (02/09/2010)

mmSNCS-FSU2 septembre 2010

« Les difficultés d’insertion professionnelle des docteurs, les raisons d’une exception française » est le titre de la note récente du Centre d’analyse stratégique (CAS) de juillet 2010 (1), note qui complète le rapport de « L’Observatoire de l’emploi scientifique » (2).

Dans le résumé de son rapport, le CAS indique « qu’alors que les jeunes diplômé de niveau master ont un taux de chômage de 7 %, celui des titulaires d’un doctorat culmine à 10 %. » Il s’agit là de la seule exception au phénomène qui veut que le taux de chômage diminue avec le niveau de qualification passant de 32 % pour les travailleurs non qualifiés à 4 % pour les élèves des (grandes) écoles, du moins d’après le CEREQ.

Le taux de chômage des docteurs est trois fois supérieur en France que dans la moyenne des autres pays développés (1). L’ampleur de cet écart ne saurait donc s’expliquer par les aléas sur la comparativité des statistiques internationales. Pourtant, la France ne forme que 11000 docteurs/an, contre 15000 pour le Royaume-Uni et 25000 pour l’Allemagne. En taux de croissance du nombre de docteurs formés entre 1998 et 2006, la France (+ 0 %) se classe 25ème sur 26 pays étudiés par l’OCDE (1).

Aux 10 % de docteurs au chômage, il faut ajouter (2) les 28 % des jeunes docteurs qui sont toujours en CDD trois ans après la fin de la thèse en 2007.

« C’est surtout le sous-investissement en recherche-développement du secteur privé, et dans une moindre mesure, la préférence donnée aux ingénieurs pour les postes de recherche qui pèsent sur l’insertion des docteurs » précise le CAS. En effet depuis 2002, les dépenses de R&D des entreprises ont baissé en euros constants (3). A peine 13,5 % des chercheurs en entreprises étaient docteurs en 2007 (2). Et pourtant, seulement 0,5 % du CIR est imputable aux embauches de docteurs par les entreprises ; une misère ! Et inutile de revenir ici sur le blocage de l’emploi dans la recherche publique, où le seul accroissement observé depuis dix ans est celui des CDD, souvent sans avenir.

Malheureusement, les propositions qui concluent le rapport du CAS ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation qu’il décrit ; elles visent principalement à une adaptation du nombre de docteurs à la demande des entreprises. Même si certaines sont intéressantes comme l’encouragement fait aux ingénieurs de préparer des thèses.

Il est clair que la relance de l’emploi scientifique, celle du doctorat, devra être un pilier d’une autre politique de la recherche dans ce pays. Elle suppose la suppression du CIR et son remplacement par des aides ciblées, vers les PME particulièrement ou en faveur de certaines thématiques, tenant compte la croissance du potentiel humain des entreprises, en docteurs notamment. Il s’agira de décider d’un plan pluriannuel de l’emploi scientifique public et de pousser à un recrutement plus jeune. Pour ce, il faudra qu’un plan de stabilisation sur des emplois stables des milliers de CDD actuels [notamment par transfert de crédits de l’ANR] permette aux nouvelles générations de docteurs d’espérer être recrutées plus jeunes sans avoir à faire la queue dans des voies déjà saturées.

(1) http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1230
(2) http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid5765/l-etat-des-lieux-de-l-emploi-scientifique-en-france.html
(3) http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=2348



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