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Crapoteux : Pécresse coupe des crédits de Soleil

mmSNCS-FSU23 mars 2009

Valérie Pécresse ampute le budget du synchrotron Soleil


Dans le SNCS-Hebdo du 19 décembre 2008 intitulé « La recherche ne représente que 0,23 % du plan de relance », nous indiquions que ces 0,23 % correspondait à « 46 millions pour la recherche via les grands équipements, notamment Soleil et ITER », nous fiant au site de l’Elysée : http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=1407&id_rubrique=17

Ces crédits viennent d’être coupés. Ci-dessous le texte de Sylvestre Huet (Libération).

Près de 28 millions d’euros en moins pour le synchrotron Soleil ! C’est ce que les directions du Cnrs et du CEA viennent d’annoncer lors d’un Conseil d’Administration de cet équipement national installé sur le plateau de Saclay où le rayonnement X est utilisé par des équipes de toutes disciplines.

Cette coupe budgétaire brutale sur les budgets prévus pour 2008/2011 se traduirait par une amputation grave des capacités scientifiques de Soleil, avec l’annulation de la construction de 6 des 26 « lignes de lumière ». Plus grave encore, ce seront surtout les sciences du vivant qui seraient amputées, avec une chute de 50% des capacités expérimentales, suivie par les nanosciences avec 40% de moins, d’après les élus du personnel de Soleil. En outre, s’agissant des six dernières lignes, ce sont les plus modernes et les plus performantes du projet qui ne seraient pas construites.

Cette décision éclaire d’une lumière crue les discours gouvernementaux sur « l’effort budgétaire sans précédent » dont bénéficierait la recherche. Il met en lumière le défaut de programmation des Très Grands Equipements au niveau national. Et donne lieu à un jeu de mauvais aloi entre Organismes de recherche et ministères (Descartes et Bercy) quant à la responsabilité de la décision, qui revient clairement au niveau politique. Son caractère absurde saute au yeux : renoncer à construire ces lignes de lumière revient à investir lourdement dans les coûts fixes de l’instrument (anneau de stockage, bâtiments, support technique) et à l’utiliser à vitesse réduite au lieu de le rentabiliser à plein. Un peu comme si un navire de fret était systématiquement utilisé avec une cargaison très inférieure à son maximum de capacités.

Lors du C-A du 29 octobre, le représentant du Commissariat l’énergie atomique a annoncé une diminution de sa dotation 2008/2011 de 7,8 millions d’euros. Puis, celui du Cnrs a déclaré que pour maintenir la « clé de répartition budgétaire » prévue (28% pour le CEA, 72% Cnrs), il diminuait donc la sienne de 20,1 millions d’euros. La décision définitive devrait être actée au CA du 18 décembre.

L’effet direct de ces coupes budgétaire porte sur la fin de l’investissement, du moins de la phase-1 de Soleil, car la bonne politique consisterait à aller jusqu’au bout et construire jusqu’aux 40 lignes possibles, avec des partenaires étranger si possible. Avec l’annulation de la construction des six dernières lignes de lumière (les dispositifs expérimentaux où l’on dirige le rayonnement X et qui sont spécialisées), on tombe dans l’absurde. La brutalité de la décision suppose qu’aucune réflexion scientifique ne la guide, il n’y a pas de choix opéré en fonction des utilisations de chaque ligne. En outre, des dépenses avaient déjà été engagées pour ces lignes, à hauteur de 9 millions d’euros, et l’embauche de 15 personnes, dont 11 chercheurs qui travaillaient à leur conception et installation.

L’amputation des capacités de Soleil aurait des conséquences directes sur deux instituts qui devaient être construits, illustrant le potentiel scientifique et applicatif très large de Soleil. Le CPMS pour la conception de médicaments et l’IPANEMA qui devait s’intéresser au patrimoine et à l’archéologie. Elle intervient alors que, passés les problèmes dus à une malfaçon sur le dispositif de refroidissement, Soleil fonctionne très bien. La qualité de son faisceau fait l’admiration de tous les spécialistes et son potentiel scientifique se situe au tout premier rang mondial dans sa catégorie. « On a des records mondiaux de résolution dans l’étude des échantillons expérimentaux », explique Michel Bessière le directeur technique de Soleil.

Son directeur général, Michel Van der Rest se dit « profondément choqué par l’incohérence de cette décision, si elle est confirmée ». Il souligne la bonne gestion de ce projet : « nous avons respecté le budget prévu il y a 8 ans à moins de 1% près ! ». Les résultats scientifiques sont « au rendez-vous : nous avons 25% de chercheurs étrangers dans notre dernier appel d’offre d’expériences, dont la plupart sont dans des pays qui disposent d’un synchrotron ou ont accès à l’ESRF, le synchrotron européen de Grenoble. C’est un signe clair de la qualité de notre instrument. »

Les syndicats du personnel de Soleil ont appelé à la mobilisation contre ces décisions qui montrent à quel point les budgets des organismes de recherche sont loin de ce qui est nécessaire. Il serait logique que la Région Ile de France et le Département de l’Essonne, qui ont pris en charge 191 millions d’euros sur l’investissement initial, estiment qu’ils ont été dupés par le gouvernement.



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