Chapitre VII – Les jeunes scientifiques : la valise ou le cercueil des espérances
« Il faut que cesse ce gaspillage incroyable pour la France qui consiste à fournir aux laboratoires étrangers de jeunes
scientifiques parmi les meilleurs du monde ».
« Quand des générations entières de jeunes chercheurs partent à l’étranger, quand si peu de brillants esprits étrangers
sont attirés par notre pays, quand ceux qui veulent revenir sont découragés par l’environnement et la rémunération
qu’ils retrouvent, il faut avoir le courage de reconnaître la maladie de notre système ».
Résumé
Contrairement à ce que dit Sarkozy, le phénomène de la fuite des cerveaux n’est encore que
marginal en France, même s’il est en progrès, notamment chez des populations précises. Par contre,
la politique suivie depuis plusieurs années, actuellement aggravée par ses propres décisions
d’orientation, détourne les jeunes de la science et de la technologie comme, plus généralement, des
carrières d’enseignement et de recherche, faute de développement de ces secteurs, de débouchés et
d’emplois créés. Nombre de jeunes vont être dans la situation de s’expatrier ou de faire leur deuil de
leur espoir : faire de la recherche leur métier. Le choix entre la valise et le cercueil des espérances.
Introduction au chapitre 7
Dans une économie financiarisée et mondialisée, avec de grands groupes qui recherchent
développement et profit sur l’ensemble de la planète, quelle stratégie pour les nations, pour la
France, pour l’Europe ? Parmi les importantes marges de manoeuvre qui nous restent, figurent la
recherche et l’innovation d’une part, le niveau culturel et de qualification de la population d’autre
part. Or, au lieu de penser l’avenir, de relancer l’ économie par l’éducation, c’est de facto une
politique malthusienne quant aux jeunes qui fait loi. A la mauvaise question : « pourquoi former
plus de diplômés si notre économie ne les absorbe pas ? », on répond : inutile de monter le niveau
des diplômes. D’où le grand tralala sur la nouvelle mission d’insertion des universités et donc
l’adaptation étroite aux « besoins », c’est-à-dire au marché.
Et si le problème était inverse ? Et si le fautif n’était pas l’université ? Et si le vrai problème était de
savoir on a une politique gouvernementale, un secteur privé, une volonté politique capable de
répondre aux grands enjeux de l’avenir, qu’ils soient économiques, sociétaux ou culturels ?
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Sous-financement Recherche – chapitre7