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CR de l’audition par le comité de visite AERES pour le CNRS, de représentants du CoNRS et du CS du CNRS. (05/12/11)

mmSNCS-FSU7 décembre 2011

Nous avons été reçus une bonne heure par le comité de visite de l’AERES présidé par Philippe Busquin (ex Commissaire européen à la recherche, ex-député européen, ex-ministre en Belgique, ex-président du PS belge).

Il y a eu 3 interventions liminaires, de Etienne Bustarret sur le Comité National, de Bruno Chaudret sur la structuration du CNRS et la place du CS, d’Alain Trautmann sur le positionnement du CNRS dans le système de recherche en France.

Puis certains d’entre nous ont répondu aux nombreuses questions. Faute de temps pour ce CR express, je ne rapporterai que les questions posées, mais pas les réponses, sauf pour mon intervention, que j’avais écrite juste avant et que je mets en fin de ce CR. Les gens qui ont donné des réponses sont, outre les 3 premiers nommés, Barbara Cassin, Giuseppe Baldacci, Jean-Marc Douillard, Philippe Walter et Yvon le Maho.

Questions :

 Est-ce que le CNRS doit contribuer à l’enseignement dans les universités et à con coût ?

 (le même, Suisse, pris Nobel de Chimie, + tard, posera une question reliée) : Est-ce que le manque de moyen du CNRS ne pourrait pas être équilibré, si des chercheurs enseignaient à l’université et que les universités les payaient ?

 (Académie des Sciences) Evaluation des équipes : comment se passe l’articulation entre évaluation par l’AERES et par le Comité National ? Quid de la stratégie ?

 (dirigeant de Helmholtz, en réaction à mon intervention) : Si l’argent disponible est limité, il faut faire des choix, fermer des unités. Quelles sont les procédures pour ce faire ?

 (EADES) : Quelles procédures existent pour la mise en place de partenariats avec des entreprises ?

 Quel a été l’impact de la création des Instituts ?

 Si la stratégie scientifique est élaborée au niveau des Instituts (comme l’un d’entre nous l’avait dit), cela veut-il dire qu’il n’y a pas de stratégie globale pour le CNRS ?

 Vous avez des contrats d’objectifs, mesurés avec quels indicateurs ? Est-ce le CS qui a élaboré ces indicateurs?

 Vous avez parlé du suivi des chercheurs en difficulté. Concrètement, comment procédez-vous?

 Comment sont élaborées les politiques scientifiques de site, en lien avec les collectivités locales qui souhaiteraient s’y investir ?

 Si le CNRS a l’air de réussir en recrutant au niveau international, réussit-il pour autant à garder les chercheurs talentueux ?

 Dans un contexte de crise, que pensez-vous de la concentration des moyens sur quelques campus d’excellence, et le fait de faire travailler des CDD ? Comment noteriez-vous la politique actuelle de recherche, entre 0 et 10 ?

 (de Princeton) Vous semblez mécontents des budgets, mécontents du système d’évaluation. Avez-vous d’autres sujets de mécontentement ?

 (du CEA) Autre question sur la politique de site, autre sur l’interdisciplinarité. Et le CS, en quelle langue travaille-t-il ?

 Avec une organisation d’évaluation par discipline, comment l’interdisciplinarité est-elle évaluée?

 Quid de l’implication du CNRS dans la recherche européenne ?

On a fait de notre mieux dans les réponses.

Difficile de dire ce qu’en retiendront des gens qui ont visiblement en tête des schémas de ce qui doit ou ne doit pas se faire. Avec comme une odeur d’apparatchiks pour un certain nombre d’entre eux. Bon courage pour les suivants.

Intervention liminaire de AT.

Nous souhaiterions aborder non seulement les questions d’organisation et de fonctionnement interne du CNRS, mais aussi son positionnement au sein de la recherche en France et dans le monde. Au niveau mondial, je rappellerai que le CNRS a une grande visibilité internationale, et que si actuellement, 30% des chercheurs recrutés n’ont pas la nationalité française, c’est bien que le CNRS exerce une forte attractivité, en particulier pour la liberté de recherche qu’il autorise (évidemment pas pour les salaires).

Concernant la place du CNRS en France, ce rôle est en train de changer. Longtemps « vaisseau amiral » de la recherche française, il est appelé à devenir partenaire d’universités dont l’importance et les responsabilités vont croissant. Il faut donc penser aujourd’hui à optimiser le fonctionnement de ce partenariat, qui existe depuis des années au niveau des UMR, mais avec un poids des partenaires respectifs qui change, ce qui est très normal.

Pour que ce nouveau partenariat fonctionne, il faut que chacun des partenaires soit fort. Or ce qui est très préoccupant c’est un affaiblissement récent très marquant du CNRS et de sa direction.

Par direction, j’entends la direction proprement dire, au siège du CNRS, plus le CA, s’appuyant sur les avis du Comité National et du Conseil Scientifique. Cette direction est affaiblie pour deux types de raisons. La première est budgétaire, la seconde est le résultat d’une multiplication des centres de décisions.

Budgétaire : ces dernières années, la baisse des crédits affectés aux laboratoires est régulière, de 10 à 15% par an. Désormais, le CNRS consacre plus de 80% de son budget aux salaires. Il n’est pas possible d’avoir une politique scientifique dans de telles conditions. Une conclusion possible serait qu’il faut réduire le nombre de chercheurs et d’ingénieurs statutaires. Les laboratoires ont besoin de ces personnels, l’ensemble de la société en a besoin, si on reconnaît l’importance de la connaissance désormais dans nos sociétés. Une solution pourrait donc être de remplacer les personnels statutaires par des personnels temporaires, sans perspectives d’avenir personnel dans la recherche. Un tel système n’aura pas d’avenir. S’il apparaît absurde de réduire le nombre de chercheurs et ingénieurs, alors la seule façon de rendre le budget du CNRS plus sain est de l’augmenter significativement, au lieu de le réduire.

La deuxième raison de l’affaiblissement du CNRS et de sa direction vient de la multiplicité des centres de décision en matière de politique scientifique : Par exemple, les priorités très appliquées de la SNRI imposées par le ministère de la recherche, l’ANR sur les secteurs scientifiques à développer, le commissariat général au plan pour la restructuration basée sur les Labex/IDEX, même l’AERES qui distribue des notes aux laboratoires, notes très lourdes de conséquence pour des années, reprises dans les évaluations de l’ANR ou des comités IDEX.

Pour que les nouveaux partenariats entre le CNRS et les universités soient mis en place dans des conditions correctes, il est indispensable d’inverser le processus d’affaiblissement du CNRS qui est absolument patent ces dernières années. Il faut pour cela une forte augmentation du budget du CNRS, et il faut qu’une réelle liberté et capacité d’initiative soit donnée par les pouvoirs publics à la direction du CNRS.



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