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CNRS : petite manœuvre ministérielle d’avant manifestation

mmSNCS-FSU10 février 2009

courrier PécresseMessage Bréchignac

Le hasard faisant bien les choses, c’est à la veille de la journée du 10 février que la ministre, via la direction du CNRS, s’adresse à tous les personnels sur un ton qui se veut conciliant et rassurant. On ne pourrait que s’en féliciter si la ministre avait annoncé des mesures permettant d’envisager avec optimisme l’avenir de l’organisme. Or, il n’en est absolument RIEN.

1- Sur le problème central, à savoir l’unité et le caractère omnidisciplinaire de l’organisme, il n’y a aucune réponse. Les SDV, l’informatique, voire même les SHS ou EDD resteront-ils au CNRS ? Aucune réponse. Dans ces conditions, l’affirmation du président de la République selon laquelle il appliquera « dans son intégralité » le rapport d’évaluation de l’AERES sur l’INSERM, qui détache le SDV du CNRS, reste une menace grave.

2- Pour un CNRS unitaire, il faut un Conseil scientifique fort et représentatif consulté à la fois sur la politique scientifique et la répartition des moyens. Si aucune assurance n’est donnée sur ce point majeur, la ministre se félicite de « l’élaboration d’une stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation », procédure dont les orientations s’imposeront au CNRS. Ces orientations seront élaborées en deux mois par un comité de pilotage et neuf groupes de travail entièrement nommés.

3- Pas plus de garanties sur la présence au moins d’une moitié d’élus dans les conseils scientifiques d’Instituts. Et pour cause, c’est un moyen de pilotage par des nommés (bien choisis) interposés.

4- La ministre, sur un bon tiers de sa lettre, explique qu’elle ne remettra pas en cause le principe des UMR, principe arraché après les actions du 4 mars 2008. Mais elle ne précise pas si leur nombre pourra varier significativement ou pas. De plus, le principe de la tutelle gestionnaire unique (l’université en général) dissymétrise le rôle des deux partenaires de l’UMR au détriment du CNRS.

5- Pour que l’organisme joue un rôle scientifique réel, pour que les laboratoires gardent une marge d’initiative scientifique, il conviendrait de réhabiliter leurs moyens, par exemple au niveau de 2002, en € constants. La ministre s’en garde bien et, sur ce sujet, devient farceuse. Elle annonce 46 millions de plus pour les grands équipements, millions qui étaient largement acquis au moment du débat sur le budget 2009, qui déjà étaient annoncés dans « le plan de relance » soit 0,23 % de celui-ci.

6- Alors que la ministre avait fugacement déclaré un jour « qu’elle entend rééquilibrer les moyens des organismes et ceux de l’ANR, au profit des premiers », elle s’est gardée de le répéter. Par contre elle confirme qu’elle place l’ANR au cœur du dispositif de recherche en augmentant la part des « projets blancs ». Or c’est précisément le rôle du CNRS de financer des projets d’équipes dans le cadre du programme quadriennal du laboratoire. Contrairement à l’ANR, la procédure du CNRS consolide les laboratoires, fonctionne avec des personnels statutaires et comporte une évaluation a priori ET a posteriori.

7- S’agissant de l’évaluation, la ministre s’est réservée le plaisir de faire annoncer, par la Direction elle-même, sa capitulation en rase campagne : c’est le loto AERES qui évaluera les formations.

8- S’il est vrai que la ministre affirme que « les organismes, et notamment le CNRS, restent employeurs de leurs personnels », ce n’est pas la veille d’une manifestation qu’elle annoncera le contraire. Mais concrètement, aucune déclaration positive n’a été faite pour les perspectives d’emplois statutaires et la résorption de la précarité. Elle persiste et signe.

9- L’obscurité devient totale quand, d’une part, Sarkozy annonce la « transformation du CNRS exclusivement en agence de moyens », que, d’autre part, la lettre de la ministre donne les UMR « comme définition de l’Agence de moyens » et, qu’enfin, la lettre d’accompagnement de la direction du CNRS parle « d’une structuration en Instituts ayant des missions bien définies d’opérateurs de recherche et d’agence de moyen ». C’est clair ? Non ?

Alors satisfaits ?

Le SNCS-FSU, le 09/02/09



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