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Amplifier la recherche pour le développement. Contribution du SNCS-FSU de l’IRD aux assises de le recherche (octobre 2012)

mmSNCS-FSU16 octobre 2012

201210_contribution_assises_sncs_ird_web.pdf









La mission de l’IRD, « travailler
au sud pour le sud avec le sud » se distingue des autres instituts de
recherche principalement par l’expatriation de ses chercheurs,
ingénieurs et techniciens, et les accords de partenariat établis avec
les universités des pays en développement. Sans l’expatriation ni
l’investissement de ses personnels sur des questions qui préoccupent
d’abord les pays du Sud, l’IRD ressemblerait aujourd’hui à n’importe
quel autre organisme de recherche national. Or, cette particularité de
l’IRD a fortement été remise en cause au cours des 5 dernières années.
Pourtant les recherches au Sud connaissent un regain d’intérêt
croissant de par les enjeux économiques et sociétaux qu’ils suscitent
au Nord mais également du fait de la réorganisation de nouvelles forces
émergentes qui constituent les leaders économiques potentiels de demain.




QUELQUES CONSTATS



Tout d’abord les personnels de
l’IRD sont soumis aujourd’hui à une double pression. De la part des
pays du Sud et de ses partenaires locaux qu’ils doivent accompagner
dans leurs démarches de construction de projet et de demande de
financements auprès des institutions locales, régionales ou
internationales; et en France où ils se trouvent, via leurs UMRs de
rattachement, en position d’être sollicité par des appels à projet de
plus en plus nombreux pour leur permettre de se faire une place dans le
paysage scientifique national et de faire aboutir leurs recherches.




Ces pressions d’intensité
croissante et parfois divergentes ne constituent pas un climat et des
conditions de réflexion propices à une recherche de qualité.




Le dépôt d’un projet à l’ANR
avec ses appels à projets sous ses multiples formes (blanc, thématique,
internationaux,…) nécessite au minimum 2 mois de rédaction et de
discussion avec tous les membres du projet, période pendant laquelle le
chercheur ne produira pas de recherche.




Les 56 UMR dans lesquelles sont
inscrits aujourd’hui les chercheurs de l’IRD fonctionnent
indépendamment les unes des autres et dans bien des cas sans aucune
priorité scientifique  définie sur les pays du Sud. Les liens
entre les chercheurs de l’IRD travaillant dans différentes UMR s’en
trouvent donc fortement dilués.




Par conséquent, les
représentations de l’IRD dans les ROM-COM ou à l’étranger constituent
aujourd’hui un des derniers appui aux chercheurs et ITA de l’IRD; Elles
constituent un lien essentiel pour son personnel, et de fait,
aujourd’hui c’est le lieu autour et dans lequel  les chercheurs,
ingénieurs et techniciens de l’IRD se retrouvent pour discuter et
échanger sur leurs expériences communes.




Ajoutons que le déménagement
forcé et accéléré du siège à Marseille a contribué à l’isolement de
l’IRD en l’éloignant des ambassades et de ses tutelles; il a aussi
entraîné une perte du personnel administratif qui a été remplacé par de
trop nombreux CDD, et une précarisation de son hébergement dans un
bâtiment peu fonctionnel et coûteux.




Pour
maintenir une recherche au Sud de qualité nous demandons:




– LA REVISION DU FINANCEMENT DES
RECHERCHES


L’ANR, c’est un trop grand
nombre d’appels d’offres qui ne voient bien souvent qu’un seul gagnant
sur plus de 50 projets soumis (à 2 mois de travail par projet par appel
d’offre, sur le plus souvent un plein temps de DR, il suffit de
calculer pour évaluer la perte économique et scientifique de ces appels
d’offres).




L’IRD doit retrouver ses
missions de financement des recherches pour le développement des Pays
du sud. Pour cela, comme pour les autres organismes de recherche, la
part du budget de fonctionnement de l’IRD doit augmenter
significativement de manière à ce que l’IRD soutienne le budget de base
des équipes à la hauteur de leur programme de recherche.


Pour ce qui est des financements
de recherche sur projet, qui ne doivent pas représenter moins de la
moitié des budgets nécessaires aux équipes de recherche, il est
indispensable de définir de nouvelles modalités de soumission des
recherches sur projet en réponse aux appels d’offres: il ne faudrait
pas consacrer plus de 15 jours à une demande de financement sur un
projet, la rédaction ne doit pas excéder quelques pages très ciblées.
Les propositions devront être ordonnées selon une présentation qui
constituera ensuite une lecture facile et rapide pour l’évaluateur, car
en effet il faut ajouter au coût de la soumission du projet le temps
passé par le chercheur/évaluateur qui relira le projet et rédigera son
rapport. La procédure d’appel d’offre en deux temps de sélection, 1/
lettre d’intention 2/ rédaction d’une proposition complète pour les
lettres pré-sélectionnées est à généraliser. Le financement direct de
partenaires du Sud identifiés dans des structures pérennes co-portées
Nord-Sud (UMI, LMI) devra être rendu possible par l’appel à projet pour
les projets de chercheurs IRD impliqués.




– UN ÉTAT DES LIEUX DES
UMR-ISATIONS DANS LA RECHERCHE POUR LE DÉVELOPPEMENT


Si sans aucun doute les
UMRisations ont permis une meilleure insertion nationale de la
recherche menée à l’IRD, il reste de nombreux points négatifs tels que
le manque d’engouement des jeunes chercheurs UMRisés pour
l’expatriation et la dilution des budgets destinés aux pays en
développement dans la recherche nationale. Un jeune chercheur de l’IRD
inséré dans une UMR qui n’est pas à dominance IRD va rapidement perdre
le lien avec les pays du Sud du fait de la pression des UMR pour
répondre aux critères d’évaluation imposés par l’AERES. Ces derniers ne
correspondent pas aux réalités des pays du Sud, de ce fait
l’expatriation a fortement perdu de son attrait ou de son intérêt en
terme de progression de carrière auprès des chercheurs IRD. Aussi, nous
demandons le retour de l’évaluation des équipes de recherche (dans les
UMR ou autres structures), aux CSS de l’IRD. L’AERES doit être
supprimée.




– UN RENFORCEMENT DU RÔLE DES
REPRÉSENTATIONS DE L’IRD


La lettre de mission du
représentant devra donner la priorité à l’appui à la recherche et aux
chercheurs et ITA expatriés afin de renforcer ce lien essentiel qui
stimule la recherche au Sud; une évaluation annuelle des représentants
qui prendra en compte l’avis des personnels expatriés et de leurs
directeurs d’Unité d’affectation structurelle; en effet ce rôle clé
dans la recherche au Sud est encore bien souvent réservé à des postes
de fin de carrière et/ou à des représentants qui sont nommés ou
renouvelés sur plusieurs mandats consécutifs sur la base de critères
administratifs, à la pertinence peu lisible pour l’appui à la recherche
au Sud.




– L’INTEGRATION DE L’AIRD DANS
L’IRD


L’AIRD, qui n’a pas démontré de
valeur ajoutée mais vient grever le budget de l’opérateur, doit être
supprimée. L’IRD doit être l’organisme qui organise les recherches pour
le développement en partenariat avec les autres établissements qui
souhaitent s’investir pour ces recherches. L’AIRD fait partie de
l’empilement de ces structures embolisantes et génératrices de surcoût
financier mises en place depuis 5 ans.




– AMELIORER LES OUTILS DE L’IRD
AU SUD AVEC LE SUD


Les Programmes Pilotes Régionaux
(PPR), qui ont vocation à rassembler sur des questions communes et un
même terrain régional des chercheurs de différentes disciplines ont une
gouvernance trop variable d’un PPR à l’autre et devraient faire l’objet
d’une évaluation croisée nord et sud. Les Jeunes Equipes Associées à
l’IRD (JEAI) et les Laboratoires Mixtes Internationaux (LMI) sont des
outils dont la forte valeur ajoutée doit être soulignée et dont les
moyens doivent être renforcés.  




– ENGAGER UNE REFLEXION PLUS
EQUILIBREE SUR LA RECHERCHE AU SUD


Face à la croissance
différentielle des pays émergents, la recherche au sud est de plus en
plus hétérogène (eg Amérique du Sud / Afrique sub-saharienne) ; la
recherche au Sud des chercheurs IRD est pourtant évaluée selon une même
grille de lecture. Sur le plan scientifique, les priorités d’intérêt
politico-économique à court terme ne devraient pas intervenir de
manière exclusive dans la recherche fondamentale: les questions posées
géographiquement ne doivent pas déterminer les priorités scientifiques
à long terme de l’Institut mais au contraire y contribuer.




L’IRD
est affaibli dans un contexte de recherche publique en mal d’innovation
et de créativité, il doit aujourd’hui être mieux armé et plus fort pour
affronter la concurrence internationale très présente sur le Sud et les
pays émergents.




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SNCS-FSU
Campus CNRS d’Ivry-sur-Seine
27 rue Paul Bert
94 200 Ivry-sur-Seine

Tel : +33 1 49 60 40 34


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